Molière, (Jean-Baptiste Poquelin) naît à Paris à Saint-Eustache sans doute le 13 ou le 14 janvier 1622, fils de Marie Cressé, fille de tapissier, 20 ans et d’un marchand tapissier, Jean Poquelin, 25 ans. La famille vit dans le quartier des Halles.
Le 22 avril 1631, Jean Poquelin achète un office de tapissier et valet de chambre ordinaire du roi.
Le 11 mai 1632, la mère de Jean-Baptiste meurt alors qu’il a dix ans.
Le 11 avril 1633, Jean Poquelin se remarie avec Catherine Fleurette, fille d’un sellier-lormier, c’est-à-dire un carrossier, qui a moins de vingt-cinq ans, de sorte que Molière aura trois demi-sœurs : l’une mourra avant lui en laissant des enfants, une autre entrera dans les ordres, la troisième mourra au berceau. Le 12 novembre 1636, Catherine Fleurette meurt. De ses deux mariages, le tapissier a cinq enfants survivants. Le 14 décembre 1637, le père de Jean-Baptiste obtient la survivance pour son fils de sa charge de tapissier et valet de chambre du roi.
Jusqu’à dix-sept ans, Jean-Baptiste Poquelin mène ses études chez les jésuites de l’important collège de Clermont, à Paris. Il poursuit ses études de droit jusqu’à la licence. En 1643, il renonce à la charge de tapissier du roi et signe, le 30 juin de la même année, sous le nom de Molière, les actes qui créent L’Illustre-Théâtre. C’est un immédiat échec financier. A deux reprises en 1645 , Molière est emprisonné pour dettes au Châtelet. Il lui reste à partir en province, parce qu’il n’y a pas de place à Paris pour un troisième théâtre. La troupe du duc d’Epernon accueille les Béjart, Madeleine, Joseph et Geneviève restés fidèles à Molière. Le comte d’Aubijoux leur accorde, pour sa part, une importante gratification annuelle. C’est peut-être en 1653, peut-être en 1655 qu’est donnée à Lyon la première comédie de Molière qu’est L’Etourdi. Le prince de Conti devient alors le protecteur de la troupe, à laquelle il accorde son nom. Cette protection ne dure guère, puisqu’après la mort d’Aubijoux, emporté par la syphilis à la fin de 1656, Conti qui se tourne vers la religion, signifie aux comédiens qu’il leur faut « quitter son nom ».
En octobre 1658, quand la troupe s’installe à Paris c’est sous le patronage de Monsieur, frère du roi. Molière joue, pour la première fois devant le roi Louis XIV au Louvre, une pièce de Corneille, Nicomède. Au même programme, une farce de Molière, Le Dépit amoureux. Séduit, Louis XIV accueille les comédiens dans la salle du Petit-Bourbon, voisine du Louvre où déjà jouent les italiens. Les Précieuses ridicules données en 1659 sont aussitôt un succès. Succès renouvelé dès l’année suivante avec Sganarelle ou Le Cocu imaginaire. Les travaux qui commencent pour la construction de la colonnade du Louvre, chasse les comédiens du théâtre qui doit être détruit. Louis XIV accorde alors à Molière la salle du Palais-Royal.
C’est en 1661 que Molière donne sa première comédie-ballet Les Fâcheux. Fabuleux succès. La même comédie-ballet est donnée à Vaux-le-Vicomte devant le roi, lors de la somptueuse fête organisée par le surintendant Fouquet. Ce genre nouveau séduit le roi que la danse fascine. L’attention que le roi porte à Molière exaspère les jalousies et les rivalités. L’Ecole des maris est attaquée. Certain du soutien du roi, qui consent à être le parrain du premier fils de Molière, celui-ci ose écrire Tartuffe. Mais la pièce est interdite. Il ose Dom Juan. Le roi honore la troupe de Molière du titre Troupe du roi, en dépit du scandale. Tartuffe ou l’Imposteur est enfin donnée le 5 février 1669. Le théâtre fait alors la plus étonnante recette qu’il ait jamais fait. Les succès s'enchaînent. C’est Le Misanthrope, L’Avare, c’est Le Bourgeois Gentilhomme... Ce sont Les Femmes savantes et, le 10 février 1673, c’est au théâtre du Palais-Royal la première du Malade Imaginaire. Huit jours plus tard, le vendredi 17 février, Molière éprouve un malaise en scène. A 10 heures du soir, il meurt chez lui. Armande Béjart obtient du roi que l’archevêque de Paris autorise le lendemain l’inhumation de celui qui n’a pu, avant de mourir, abjurer sa profession de comédien; ce qui lui vaut d’être excommunié d’office.